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ELLES DÉFIENT LA PESANTEUR

ELLES DÉFIENT LA PESANTEUR
PAR SHANTI SOSIENSKI

Dans les airs, sur terre et sur mer, nous avons rencontré des championnes de sports extrêmes dont le talent n’a d’égal que la beauté. Saurez-vous être à leur hauteur?

L’OISEAU DES NEIGES
[ CHARLOTTE MOATS | SKIEUSE PROFESSIONNELLE FREESTYLE ]

Comme vous le voyez, Charlotte Moats, cette native du Vermont, n’a rien de glacial, même si elle passe en un mois plus de temps sur des skis que la plupart d’entre nous au cours de notre vie. Et cette beauté a plus d’une corde à son arc. Grâce à des victoires comme les 24 heures d’Aspen, avec 74 descentes en une journée, et le Heli-Challenge de Nouvelle-Zélande qui consiste à se faire déposer au sommet d’une montagne pour ensuite se mesurer à 15 autres skieuses dans la descente, Moats s’est forgé la réputation d’être une des meilleures skieuses de haute montagne au monde.
La clé de son succès? L’équilibre. “Quand on grimpe en plein vent sur des pentes gelées avec un à pic de 300 m de chaque côté, des chaussures de ski en plastique aux pieds, on n’a sûrement aucune envie de glisser,” explique cette diplômée de l’université de Dartmouth. Afin d’avoir la pêche pour skier hors piste et sauter des falaises sans se faire prendre par les garde forestiers, Moats s’entraîne trois heures par jour, 5 à 6 jours par semaine, pendant trois mois de la fin de l’été à l’automne; elle travaille principalement avec des ballons de gymnastique et des medicine-balls. “Je cherche très souvent à me trouver à la limite du déséquilibre; je fais des rotations et j’essaie d’attraper des objets,” précise-t-elle. Résultats garantis — personne ne tombe, à part les gars ébahis qui essayent de la rattraper sur les pentes.

LA REINE DES FLOTS
[ HOLLY BECK | SURFEUSE PROFESSIONNELLE ]

La trajectoire d’une surfeuse professionnelle est semée d’embûches. À 15 ans, Holly Beck prenait sa planche et se glissait dehors afin d’éviter de se faire traiter de garçon manqué. “Ma mère était vieux jeu et elle pensait que je devais arrêter le foot pour suivre des cours de danse; le surf, je n’en parle même pas,” raconte Beck. Rien ne l’a arrêtée — à 18 ans à peine, elle se fait un nom au championnat de qualification de surf, attire des sponsors comme Body Glove et Freestyle, et parcourt le monde pour raconter des récits de surf qui seront publiés dans des magazines.
Beck a surfé sur certaines des plus grosses vagues au monde — et elle s’est même essayée au surf tracté: les surfeurs sont littéralement propulsés à l’intérieur de vagues géantes. Cependant, elle affirme que le plus difficile n’est pas de se mesurer à une break: c’est de rester en condition pour y parvenir. “J’ai vraiment très peu de temps à consacrer à l’entraînement et comme je ne fréquente pas forcément une salle de musculation, je m’efforce de faire des choses sympas qui peuvent se pratiquer n’importe où,” explique-t-elle. Quand elle ne voyage pas, Beck fait tous les jours de l’Indo Board [simule les mouvements du surf] sur lequel elle exécute des exercices fondamentaux comme le squat. On peut aussi la voir courir sur la plage à Palos Verdes, activité qui, selon elle, lui permet de garder un corps ferme et bronzé toute l’année. À la regarder, on devine qu’elle ne ment pas.

LA SIRÈNE CÉLESTE
[ JULIE GILBERT |PROFESSIONNELLE DE KITE-SURF ]

“Quand j’ai débuté en kite-surf, j’étais un peu empâtée; j’ai perdu ensuite 9 kilos, car c’est un sport très physique,” déclare Julie Gilbert dont le corps merveilleusement découpé est toujours bronzé. Victorieuse au championnat du monde 2001, Gilbert détient le record du décollage le plus long: 6,48 secondes, au Red Bull King of Air. “ça n’a l’air de rien, mais quand on chronomètre, ça paraît très long, là haut !”
Les non-initiés n’ont qu’à s’imaginer un compromis entre le wakeboard et le parachute ascensionnel, en rivière ou en mer. Si on ajoute beaucoup de vent et d’espace, on obtient un sport très agressif où des filles comme Gilbert réalisent des acrobaties à une altitude de 3 à 6 m et une vitesse de 30 km/h. Ce n’est pas sans risque, comme Gilbert l’a appris à ses dépens avec une déchirure au LCA (ligament croisé antérieur) il y a quelques années. “Je fais dorénavant beaucoup travailler mes jambes, car après une opération du LCA, il faut pouvoir se retenir au mieux en cas de mauvaise chute,” raconte Gilbert. Elle pratique le vélo d’entraînement et suit un programme rigoureux de musculation avec charges libres, de manière à renforcer les muscles non sollicités en kite-surf et à augmenter la puissance des abdos/lombaires. “Je suis très à l’écoute de mon corps,” note-t-elle. “Si je ressens le besoin de récupérer, je fais une pause.” Ce qui ne signifie pas qu’il faut cesser de la regarder.

LA DIVA DES MONTAGNES
[ APRIL LAWYER | VTTISTE PROFESSIONNELLE ]

April Lawyer est une diablesse de la vitesse. Elle est partante pour tous les sports de descente au grand air. Après avoir pratiqué pendant cinq ans le snowboard en professionnelle, elle a découvert le VTT à la fin des années 70, grâce à un job d’été dans un magasin de vélos à Big Bear, en Californie. Ça a été la révélation. “En snow-board, j’étais au dessus du lot et la bataille pour réussir en VTT de descente a été rude. Mais je voulais vraiment prouver que j’étais capable de réussir,” raconte Lawyer. Et c’est ce qui s’est passé: elle a révolutionné le monde du VTT et compte parmi ses sponsors Puma, Maxxis Tires et autres fabricants.
Lawyer ajoute aussitôt qu’une sortie quotidienne en vélo ne suffit pas à la maintenir en forme pour les courses. D’octobre à mai, elle s’entraîne deux fois par jour, six jours par semaine. “Ce qui est important, c’est de changer toutes les semaines,” déclare-t-elle. Elle fait trois séances hebdomadaires de musculation, de longues sorties à vélo sur route deux fois par semaine et s’entraîne deux fois sur une piste de bicross. Elle réussit également à caser un peu de motocross ou de surf. À l’approche de la saison de compétition, elle fait en plus énormément de VTT. “En VTT de descente, il est inutile d’être la plus rapide — le secret, c’est de savoir prendre des risques,” précise Lawyer. À notre avis, cette fille mérite qu’on prenne des risques. M&F
FÉVRIER 2004