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MINCIR SANS PALPITATIONS

Ce qu'il faut savoir sur les produits thermogènes sans éphédrine et comment les utiliser à bon escient
 
Par Brian Rowley, MS
 
Que faire si vous ne tolérez pas les habituels brûleurs de graisse à base d'éphédrine? Un certain nombre de fabricants ont innové en proposant des alternatives sans éphédrine: aussi étonnant que cela paraisse, on a constaté que plusieurs de ces agents thermogènes ont réussi à activer le métabolisme et peuvent donc être envisagés comme suppléments anti-graisse. Quelques-uns contiennent néanmoins de la caféine, mais la majeure partie d'entre eux ne provoque pas l'effet stimulant (entre autres) de l'éphédrine. Ici, nous passons en revue sept de ces substances les plus courantes et nous en sélectionnons cinq qui sont les plus sûres et les plus performantes pour perdre du tissu adipeux sans causer de palpitations.
Curieusement, chacun de ces produits sans éphédrine stimule la thermogenèse par un mécanisme différent, ce qui suggère une action synergique en cas de prise combinée. Nous avons associé les cinq produits retenus pour créer ce qui constitue probablement le cocktail amincissant le plus puissant que l'on connaisse, sans le moindre stimulant et 100% naturel. Allons donc carboniser les graisses!
 
Tyrosine
L'acide aminé tyrosine se trouve de plus en plus dans les aides à la minceur ne contenant pas d'éphédrine. Comme l'explique Tim Ziegenfuss, PhD, CSCS, maître assistant à la Kent State
University de l'Ohio et responsable scientifique de Pinnacle Bodyonics, "la tyrosine est un nutriment précurseur de la noradrénaline et de l'adrénaline qui soutiennent la lipolyse (combustion des graisses) dans l'organisme."
Chose intéressante, on a constaté que la tyrosine améliore la performance de militaires soumis à un manque de sommeil et à un stress extrême, ce qui suggère que cet acide aminé pourrait s'avérer particulièrement utile pour des pratiquants surentraînés suivant un régime. Il pourrait également renforcer l'action
coupe-faim d'autres suppléments thermogènes, comme l'a démontré une étude sur des souris à qui l'on avait administré de l'éphédrine et de la caféine.
La meilleure façon de prendre de la tyrosine est sous forme de comprimés de 500 mg - 1 à 2 g le matin et à midi. Comme cet acide aminé est un nutriment, les effets secondaires sont rarement gênants sauf à doses élevées; ils se limitent à des dérangements d'estomac et à une irritabilité. On n'en prendra pas en cas de cancer de la peau. Bien que l'action de la tyrosine ne soit pas très forte, évitez d'en prendre en fin de journée si elle vous énerve.
 
Calcium
Oui, ce bon vieux calcium a des propriétés thermogènes anti-graisse, du moins par rapport aux sujets chez qui l'apport calcique est insuffisant. Les personnes dont l'alimentation fournit un minimum de calcium ont un risque de surpoids six fois plus élevé que celles dont le régime est très riche en calcium. Par ailleurs, des sujets présentant une très forte surcharge pondérale ont perdu 5 kg de graisse en prenant davantage de calcium pendant une année, à raison d'un yaourt à 0% MG tous les jours.
Ces résultats concordent avec des études de laboratoire sur les souris: celles dont l'alimentation était renforcée en calcium affichaient 26% à 39% de tissu adipeux de moins que celles dont l'alimentation était pauvre en calcium. Une hormone synthétisée à partir de la vitamine D semblerait intervenir: apparemment, quand on manque de calcium alimentaire, le corps amplifie la production de cette hormone à partir de la vitamine D afin d'améliorer l'absorption calcique. Au-tres effets secondaires de cette hormone: une baisse du métabolisme (moins de thermogenèse), une moindre dégradation des lipides et une augmentation générale de la production de tissu adipeux.
C'est donc une mauvaise nouvelle si vous désirez perdre vos poignées d'amour et vos dépôts graisseux dans le bas du corps: veillez donc à ce que le taux de cette hormone reste faible en consommant régulièrement beaucoup de calcium alimentaire. Si vous ne consommez pas 3 à 5 portions de laitages, de légumes verts (comme le chou frisé ou le brocoli) ou même de jus d'orange enrichi en calcium, vous risquez d'avoir du mal à atteindre l'apport diététique de référence (ADR) qui est de 1 000 à 1 200 mg/jour de calcium. Si vous évitez le lactose dans les produits laitiers et que votre régime ne vous fournit pas assez de calcium, essayez une supplémentation pouvant aller jusqu'à 1 000 mg par jour.
 
Thé vert
Une alternative à l'éphédrine résiste à l'épreuve du temps depuis des millénaires: c'est le thé vert ou, plus précisément, l'extrait de thé vert, riche en catéchines thermogènes comme l'EGCG (épigallocatéchine gallate). De plus en plus, ces substances issues du thé vert sont prises très au sérieux par ceux qui étudient la thermogenèse, notamment Abdul Dulloo, PhD, professeur de physiologie à l'université de Fribourg (Suisse). Dulloo a émis l'hypothèse selon laquelle les extraits de thé vert pourraient aider les personnes souffrant d'embonpoint à perdre de la graisse. Il semblerait que l'EGCG et autres antioxydants du thé vert agissent en inhibant une enzyme qui détruit la
noradrénaline.
Selon Ziegenfuss, "les polyphénols présents dans les extraits de thé vert sont d'excellents agents thermogènes pour trois raisons: 1) plusieurs essais cliniques ont déjà confirmé leur effet d'augmentation du métabolisme; 2) en qualité d'antioxydants très puissants, ils sont bons pour la santé et 3) ils ne provoquent pas de palpitations, de sécheresse de la bouche ou d'accélération du rythme cardiaque, comme cela se produit parfois avec l'éphédrine." L'extrait de thé vert semble convertir en énergie une plus grande proportion de lipides (vs les glucides).
Ces effets anti-graisse sont accentués en synergie avec la caféine. Qui plus est, Dulloo suggère que l'exercice physique décuple l'efficacité du thé vert, ce qui est une bonne raison pour ajouter l'extrait
de cette plante dans votre bouteille d'eau.
La dose sera fonction de la teneur en EGCG ou en polyphénols plutôt que du nombre total de milligrammes d'extrait de feuilles (en poudre) - ces informations figurent sur les étiquettes des meilleures marques. Une dose optimale d'EGCG sera d'au moins 100 mg/jour; pour les polyphénols, comptez au moins 300 mg, ce qui (pour les deux) correspond à environ 6 tasses quotidiennes de thé vert (la quantité exacte dépend du type de thé vert, du mode de traitement et des conditions de culture). Des doses plus élevées (voir "Le cocktail thermogène") peuvent être plus bénéfiques.
Après avoir administré à un groupe de volontaires de l'extrait de thé vert contenant 90 mg d'EGCG, on a constaté une dépense énergétique supplémentaire de 64 calories sur 24 heures. Cela correspond à l'élimination de 4,5 kg de graisse tous les deux mois, sans compter l'effet anorexigène résultant de l'élévation du taux de noradrénaline que l'on a observé. En conséquence, l'extrait de thé vert peut se substituer à une partie ou à la totalité de l'éphédrine dans les préparations thermogènes. Comme boisson, utilisez une cuillerée à café de thé vert moulu par tasse: cela vous apportera aussi 10-50 mg de caféine.
 
Forskoline
La forskoline, principe actif de l'extrait de la plante Coleus forskohlii est un agent thermogène très prometteur. À la différence de l'éphédrine et de la caféine, la forskoline abaisse légèrement la tension artérielle quand elle est administrée à une dose de 50 mg trois fois par jour. Au bout du compte, elle a les mêmes propriétés que l'éphédrine sur la thermogenèse dans les adipocytes, mais son action est plus directe. Néanmoins, pour la forskoline (comme pour tout), l'excès est préjudiciable: en cas de mégadose, des troubles cardiaques sont théoriquement possibles.
Un autre obstacle est d'arriver à ingérer une quantité suffisante de forskoline car certains extraits de Coleus forskohlii en contiennent à peine 9 à 10 mg par comprimé; comme le reste n'est que de la plante moulue, lisez attentivement l'étiquette. Pour trouver un bon extrait standardisé, nous vous recommandons de vous fier à la quantité de forskoline (en mg) et non à celle de la plante à l'état brut.
Une dose de 50 mg trois fois par jour, soit la quantité considérée comme sûre et efficace dans un essai chez des femmes en surpoids, est le maximum que nous préconisons à ce jour.
Afin de renforcer son efficacité, certains fabricants suggèrent une prise à jeun. Comme la forskoline est thermogène et qu'elle semble réduire la fonte musculaire consécutive à un régime restrictif, elle constitue un ingrédient prometteur à inclure dans les suppléments thermogènes: à ce titre, elle peut être utile - en combinaison avec d'autres ingrédients - pour des bodybuilders se préparant à une compétition. N'en prenez pas si vous souffrez d'arythmie cardiaque (battements ventriculaires irréguliers).
 
Les flavonoïdes: naringine, quercétine et fisétine
Quand on mange du pamplemousse (ou pratiquement n'importe quel fruit ou légume), on absorbe toutes sortes d'antioxydants et autres phytosubstances dont bon nombre sont des flavonoïdes. Un sous-type du nom de flavonols, comme la quercétine (dans les oignons et les pommes), la naringine (dans le pamplemousse) et la fisétine, semble agir efficacement en cumul avec d'autres suppléments thermogènes; dans ce contexte, c'est la naringine qui a été le mieux étudiée.
Certains aliments contiennent d'ailleurs ces flavonols amers en quantité suffisante pour qu'ils aient un effet. Ainsi, 24 cl de jus de pamplemousse contiennent 178 mg de naringine, ce qui est à peu près la bonne quantité à prendre avec d'autres suppléments thermogènes si l'on parvient à en boire trois fois par jour. Dans un essai chez des hommes en bonne santé, on a constaté que 120 cl (5 verres) de jus de pamplemousse (donc, environ 890 mg de naringine) inhibent l'enzyme qui dégrade la caféine dans le foie, prolongeant ainsi de 31% son action (et vraisemblablement son effet thermogène). Le jus de pamplemousse exerce un effet amplificateur sur certains médicaments: si vous prenez des antihistaminiques non sédatifs, des tranquillisants, des antagonistes du calcium, des anticholestérol ou des immunosuppresseurs, consultez votre médecin avant de consommer du pamplemousse et éventuellement de la naringine.
Il est vraisemblable que les flavonols ont également leur utilité dans des produits sans caféine. Ainsi, plusieurs études de laboratoire suggèrent indirectement que la quercétine et la fisétine renforcent l'action de la noradrénaline, hormone thermogène par le biais de laquelle la tyrosine, l'éphédrine et le thé vert entraînent une perte de graisse. Pour la plupart, les études sur les flavonols ont été réalisées en laboratoire sur des cellules, mais la probabilité d'effets positifs est assez élevée. Ces flavonols ont de puissantes propriétés anticancéreuses.
La meilleure façon de prendre de la naringine, de la quercétine et/ou de la fisétine est de les associer à d'autres agents thermogènes dans des produits anti-graisse sans éphédrine (qui renferment, en général, un de ces flavonols). Comme ces produits varient selon les marques, les meilleurs résultats seront obtenus avec 200 mg de naringine, trois fois par jour, ou 500 mg de quercétine, trois fois par jour. La fisétine n'est pas vendue séparément, mais un produit thermogène populaire en contient 10 mg. Sauf si vous raffolez de pamplemousse, l'alimentation à elle seule fournira difficilement ces flavonols en quantité suffisante pour assurer une action thermogène car l'apport quotidien en flavonols d'origine alimentaire n'est que de 23 mg en moyenne.
 
Autres agents thermogènes
Un substitut de l'éphédrine, qui n'a pas encore été véritablement adopté, est la synéphrine, alcaloïde extrait de l'orange amère Citrus aurantium. Étant donné qu'elle est liée à l'éphédrine, certains experts ne l'incluraient pas dans des produits thermogènes sans éphédrine, mais nous la présentons pour que nos lecteurs soient informés.
La synéphrine aurait des propriétés stimulantes moindres que celles de l'éphédrine tout en présentant un effet thermogène. Toutefois, des essais préliminaires suggèrent qu'elle a des qualités inférieures. Cela dit, elle favorise la libération de noradrénaline, l'hormone thermogène de l'organisme. Elle élève aussi la tension artérielle autant, sinon plus que l'éphédrine; c'est pour cette raison qu'elle ne figure pas dans notre cocktail.
Outre la synéphrine, les extraits de Citrus aurantium renferment d'autres ingrédients, comme la tyramine et l'octopamine, présentes aussi dans le chocolat et de nombreux fromages. Elles pourraient mieux stimuler les récepteurs thermogènes de la noradrénaline appelés récepteurs beta 3; mais en cas de traitement antidépresseur aux IMAO ou même avec certains médicaments, il vaut mieux éviter les extraits de Citrus aurantium ou la synéphrine tant que l'on n'a pas le feu vert de son médecin.
Un autre supplément thermogène que nous déconseillons est la yohimbine (elle augmente la sécrétion de noradrénaline par un mécanisme qui lui est propre). La yohimbine est présente dans l'écorce du yohimbe, arbre d'Afrique de l'Ouest, et justifie son existence en tant que plante (elle a aussi été avalisée par la FDA pour soigner certaines formes d'impuissance). En général, il n'est pas judicieux de prendre de la yohimbine avec de l'éphédrine et de la caféine: c'est ce que révèle une étude de femmes en surpoids chez qui on avait noté un affaiblissement de l'activité cardiaque sous l'effet de cette triple combinaison. On évitera aussi la yohimbine en cas d'hypertension, d'hypotension, de troubles rénaux ou de prise d'antidépresseurs.
Bien que la yohimbine soit sans doute efficace, elle n'offre aucun avantage par rapport à l'éphédrine et nous recommandons de choisir quelque chose de moins fort. En cas d'utilisation, sachez qu'il est prudent de ne pas dépasser 5 mg deux fois par jour et qu'il est déconseillé de prendre en même temps d'autres suppléments thermogènes et/ou des médicaments comme des antidépresseurs.
 

Brian Rowley a une licence en diététique et une maîtrise en physiologie neuro-musculaire et en pharmacologie. Il a effectué des recherches dans le cadre de son doctorat d'État en biochimie.
 
Bibliographie
Dulloo, A.G., Duret, C., Rohrer, D., et al. Efficacy of a green tea extract rich in catechin polyphenols and caffeine in increasing 24-h energy expenditure and fat oxidation in humans. American Journal of Clinical Nutrition 70:1,040-1,045, 1999.
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Kuppusamy, U.R., Das, N.P. Potentiation of beta-
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